L'un des enjeux majeurs de la production maraîchère sous abri en légumes frais est de produire des légumes de qualité et en quantité selon les standards et les leviers définis notamment par différents cahiers des charges. Le contrôle du large cortège de bioagresseurs est déterminant car les dégâts qu'ils génèrent se traduisent très vite en pertes commerciales pour le maraîcher. Le projet 4SYSLEG vise à proposer et expérimenter pas à pas des systèmes innovants notamment en termes de gestion intégrée de la santé des cultures et répondant à une gamme de contraintes de production et de commercialisation (chaînes alimentaires courtes ou longues, agriculture biologique ou intégrée). Dans ce dispositif, conception et évaluation s'appuient sur la complémentarité des connaissances et compétences des scientifiques et praticiens via une démarche de partenariat en continu.

Recenser les outils disponibles pour la pratique du maraichage bio en Corse, afin d'aider les maraîchers dans leur choix de matériel.

Identifier parmi des matières premières d'origine locale ou régionale des produits permettant de réaliser un substrat de culture indemne de tourbe pour la production de plants maraîchers biologiques.

Dans les productions biologiques de pépinière (production de jeunes plants maraîchers), les terreaux utilisés pour la multiplication sont majoritairement, voire uniquement, composés de tourbes.
Cependant cette matière première est prélevée dans un milieu naturel fragile et en forte régression
dans les pays occidentaux. Elle est donc soumise aux lois relatives à la protection des zones humides et, ainsi, son extraction est limitée dans de nombreux pays européens (Allemagne, Angleterre, France...).
La production de plants maraîchers consomme énormément de terreau, et donc de tourbe, notamment en Agriculture Biologique (le recours à des plants produits par des professionnels permettant de diminuer la charge de travail sur les exploitations pour l'élevage des plants ainsi que le désherbage de la culture). L'utilisation massive de terreau pose donc question, ce qui pousse certains opérateurs de la filière bio en France et en Europe à réglementer l'utilisation des terreaux (sur la base de leur teneur en tourbe). La recherche d'alternative à la tourbe est donc nécessaire. L'objectif de l'étude présentée est d'évaluer différents terreaux fabriquées à la ferme, composés essentiellement de matières premières locales ou régionales utilisables en AB, exempts de tourbe, pour le semis et l'élevage de plants de légumes et d'évaluer ensuite post plantation, la reprise des plants et le rendement obtenu pour différentes espèces de légumes.
Concrètement, il s'agit d'évaluer la qualité des plants produits et la qualité des mottes obtenues selon les terreaux fabriqués pour plusieurs espèces de légumes aux exigences agronomiques et durées d'élevage contrastées : la mâche, l'oignon, la courge potimarron et le chou brocoli. Ces espèces ont été choisies car elles appartiennent à différentes familles botaniques, afin des tester différents systèmes racinaires, différentes durées d'élevage, différents types de mottes. Les espèces support de cette étude sont la mâche (motte pressée de petite taille et durée d'élevage court), le brocoli (minimotte et élevage de durée moyenne), et le potimarron (motte pressée de grande taille et durée d'élevage court).

Plusieurs objectifs :

Semis d'hiver :
- Criblage variétal de 28 blés et 16 triticales : tester l'intérêt de ces variétés selon les critères de sélection bio.
- Essai fertilisation sur la variété Energo : a pour objectif de montrer l'intérêt d'une fertilisation d'automne ou de printemps, et d'affiner la fertilisation au printemps. Souhait d'adapter l'outil d'aide à la décision de fertilisation des blés biologiques au printemps développé par la CA-77 (outil rétroactif intégrant des facteurs limitants), testé pour la deuxième année consécutive.
- Essai mélanges variétaux : 2 mélanges testés : Rubisko-Renan-Attlass-Lennox et Rubisko-Renan-Energo-Togano (1/4 de chaque variété au semis)

Semis de printemps :
- Etude comparative d'espèces alternatives au blé d'hiver : avoine de printemps, orge, blés de printemps et triticale.
Implantation de 3 blés alternatifs également implantés à l'hiver (Lennox, Togano, Feeling) pour comparaison de rendement/qualité.
Cet essai de printemps a pour vocation d'analyser l'impact économique de retarder les semis au printemps si de mauvaises conditions ne permettent pas de semer à l'hiver, et de préciser ce qu'il est plus intéressant de semer.

La carie commune, causée principalement par Tilletia caries, mais aussi par T. foetida, est une maladie fongique en réémergence depuis une dizaine d'années. Elle est très dommageable sur blé, avec d'importantes pertes de rendement allant jusqu'à 80%, une détérioration de la qualité sanitaire des semences et un pouvoir exceptionnel de propagation. Par manque d'outils fiables et rapides, la sélection sur la résistance variétale est peu travaillée, avec environ 10% de variétés résistantes. De ce fait, la sensibilité variétale pose un problème d'importance pour l'Agriculture Biologique, et nécessite des traitements de semences quasi-systématiques pour les semences conventionnelles, ce qui va à l'encontre des objectifs d'Ecophyto.
En 2013, la Section CTPS Céréales à paille a entériné un protocole VATE pour les variétés de blé tendre adaptées à l'Agriculture Biologique, intégrant le caractère d'évaluation de la résistance variétale à la carie commune. Or actuellement, le GEVES ne dispose pas de test de résistance fiable, par manque de connaissances suffisantes sur les virulences prédominantes en France ; des études antérieures ayant indiqué l'existence d'une certaine diversité de races et de virulences en Europe.

Aujourd'hui, les facteurs de succès d'utilisation des produits de biocontrôle sont difficiles à identifier. En effet, les expérimentations conduites sur le biocontrôle sont souvent ponctuelles, dispersées, et difficiles à comparer. Très souvent, le passage du labo au champ est difficile et l'intégration dans les itinéraires techniques est délicate. Les résultats, déjà hétérogènes de par la nature même des solutions testées (le biocontrôle s'appuie sur des mécanismes de régulation naturelles impliquant des interactions complexes entre organismes), sont difficiles à interpréter. De plus, les standards d'expérimentation et d'évaluation disponibles aujourd'hui, ne sont pas adaptés aux spécificités de ces produits. Enfin, l'évaluation des dossiers d'homologation est également complexe. Cette variabilité plonge les scientifiques du développement agricole dans des questionnements multiples, et peuvent rendre les agriculteurs réticents à l'usage de ces produits. L'animation de réseaux d'expérimentation spécifiques aux produits de biocontrôle, permettra de mobiliser les outils et les différents acteurs, qui permettront de déterminer les facteurs de succès de ces produits, pour à postula promouvoir l'essor des produits de biocontrôle. C'est la raison pour laquelle le consortium biocontrôle a amené une 1ère action : la mise en place de réseaux d'expérimentation dédiés au biocontrôle, le projet XP-BC.