Etude de lutte biologique par conservation :
- en fruits : pucerons, tordeuse, campagnols (araignées, chauves-souris, rapaces)
- en légumes : systèmes de bandes fleuries, plantes relais, plantes écran et/ou plantes pièges sur puceron melon, puceron courgette, thrips poireau, mouche de la carotte. Stratégie push-pull sur mouche du chou

Enjeu de l'impact de la biodiversité sur la faune auxiliaire pour réguler naturellement les pucerons.
La production de melon précoce est une culture importante du département. Cette culture est sujet à un grand nombre de ravageurs, les moyens de lutte en Agriculture Biologique sont peu présents et ne montrent pas toujours une efficacité réelle. C'est pour cela que nous avons fait le choix de travailler sur l'impact que pouvait avoir la biodiversité sur les ravageurs en essayant de favoriser les auxiliaires.

Cet essai s'inscrit dans le cadre du programme CASDAR AGATH (Gestion agro-écologique du puceron Aphis gossypii et du thrips Thrips tabaci en culture de melon ou de poireau).
Les plantes répulsives sont des plantes perturbant l'installation des ravageurs dans les cultures à travers la production et l'émission de composés organiques volatils (COV). De nombreux ravageurs, dont la plupart des espèces de pucerons, réagissent en effet aux odeurs émises par certaines plantes et utilisent cette information chimique pour localiser et sélectionner leurs plantes-hôtes. Le puceron Myzus persicae est par exemple attiré par l'odeur de ses plantes-hôtes mais son comportement de recherche peut être affecté par les COV émis par certaines plantes situées à proximité. Les plantes aromatiques ainsi que celles de la famille des Lamiaceae et des Alliaceae sont celles qui produisent des composés répulsifs et qui peuvent potentiellement être utilisées pour contrôler les populations de ravageurs. Valorisables ou non commercialement et sans effet négatif sur les cultures, les plantes répulsives peuvent être introduites à proximité ou au sein-même des parcelles cultivées. Les travaux sont menés avec l'appui scientifique de l'UMR PSH de l'INRA de Montfavet qui dispose d'une expertise sur le pathosystème poivron-Myzus persicae. L'objectif de cette année est d'évaluer l'intérêt de plantes répulsives (romarin) au sein d'une culture de melon, pour limiter la colonisation et la multiplication des pucerons.

La biodiversité fonctionnelle consiste à favoriser autour des cultures des espèces végétales qui vont attirer, héberger, nourrir les insectes auxiliaires indigènes (notamment les punaises prédatrices), participant au maintien des populations de ravageurs sous le seuil de nuisibilité économique. L'objectif est donc de transposer cette technique pour améliorer la lutte contre les aleurodes et les acariens tétranyques, qui sont parmi les principaux ravageurs sous abri dans le Sud de la France.
Après un important travail de bibliographie en 2006, 22 espèces végétales hôtes des principales punaises mirides et anthocorides avaient été testées sur la station du GRAB en 2007 et 2008. Ces essais avaient permis de sélectionner des espèces rustiques, compétitives vis-à-vis des adventices, hébergeant des populations importantes de mirides (Macrolophus et Dicyphus), sans entraîner de pullulations de ravageurs.
Le souci (Calendula officinalis) et l'inule visqueuse (Dittrichia viscosa) ont ainsi été testées chez des maraîchers de 2009 à 2011 ; cependant l'inule visqueuse a été écartée des essais car elle héberge exclusivement Macrolophus melanotoma, espèce inféodée à D. viscosa et incapable de s'installer sur tomate (information issue de la bibliographie récente et confirmée par nos identifications). Les travaux en 2012 se sont donc concentrés sur le souci, ainsi que sur certaines Géraniacées et Labiacées, qui avaient montré un réel intérêt dans les essais de 2011. De nouvelles bandes florales ont été plantées à partir de 2013 sous les abris dans 2 exploitations maraîchères (AB) pour renforcer encore la proximité avec la culture, et ménager aux mirides des conditions d'hibernation moins rigoureuses qu'en extérieur.

Par ailleurs, les pucerons n'épargnent malheureusement aucune culture. Pour faire face au manque de solutions à la disposition des producteurs, le GRAB explore plusieurs pistes, dont celles des produits homologués compatibles avec le cahier des charges AB.

L'un des enjeux majeurs de la production maraîchère sous abri en légumes frais est de produire des légumes de qualité et en quantité selon les standards et les leviers définis notamment par différents cahiers des charges. Le contrôle du large cortège de bioagresseurs est déterminant car les dégâts qu'ils génèrent se traduisent très vite en pertes commerciales pour le maraîcher. Le projet 4SYSLEG vise à proposer et expérimenter pas à pas des systèmes innovants notamment en termes de gestion intégrée de la santé des cultures et répondant à une gamme de contraintes de production et de commercialisation (chaînes alimentaires courtes ou longues, agriculture biologique ou intégrée). Dans ce dispositif, conception et évaluation s'appuient sur la complémentarité des connaissances et compétences des scientifiques et praticiens via une démarche de partenariat en continu.

La biodiversité fonctionnelle consiste à favoriser autour des cultures des espèces végétales qui vont attirer, héberger, nourrir les insectes auxiliaires indigènes participant au maintien des populations de ravageurs sous le seuil de nuisibilité économique. L'objectif est donc de transposer cette technique pour améliorer la lutte contre les pucerons, qui sont parmi les principaux ravageurs dans le Sud de la France, en particulier sur melon (pour lequel aucun produit phytosanitaire n'est autorisé en AB).
Par ailleurs, l'intérêt potentiel des bandes de plantes non hôtes pour protéger les cultures des virus transmis selon le mode non persistant a également été montré (Fereres, 2000 ; Hooks et Fereres, 2006). Plusieurs mécanismes pourraient être mis en jeu : « barrière physique » réduisant le nombre de pucerons ailés atteignant la culture, « filtre à virus » permettant de réduire la charge virale des pucerons avant qu'ils n'atteignent la culture, « leurre » détournant les pucerons de leur culture ou « réservoir à ennemis naturels ». Ainsi la bibliographie suggère que la manipulation de l'environnement parcellaire peut être une stratégie efficace pour diminuer à la fois la pression virus et la pression puceron.
Cet essai s'inscrit dans un réseau d'expérimentations (avec l'INRA d'Avignon, le CEFEL) financées pendant 3 ans par le CTPS Parcel-R.

La pastèque (Citrullus lanatus) est une espèce peu cultivée dans les exploitations maraîchères biologiques du Sud-Est, notamment en raison d'un manque de références sur les variétés disponibles en semences biologiques ou conventionnelles non traitées. En vente directe comme en circuit long, la demande s'oriente de plus en plus vers des pastèques de petit calibre (poids inférieur à 3 kg), pour éviter une découpe préalable ; par ailleurs, les variétés traditionnelles avec graines sont peu à peu délaissées au profit de variétés sans graines ou à petites graines comestibles.
Un essai mis en place en 2012 en culture de plein champ sur la station du GRAB a permis de réaliser une évaluation du matériel végétal proposé (en semences biologiques ou conventionnelles non traitées) dans les principaux types variétaux, avec ou sans graines, de calibre petit ou moyen (< 5 kg).
Cet essai a pour objectif de valider ces résultats et d'évaluer les variétés en culture sous abris.

Les nématodes à galles occasionnent des baisses de rendement significatives dans certaines exploitations Bio. Leur maîtrise en Agriculture Biologique ne peut s'envisager que par l'association de plusieurs méthodes (Réf : groupe de travail Gedubat).
Sur notre site d'expérimentation composé de 5 tunnels de 400m², nous réalisons un suivi permanent de l'évolution de la présence des nématodes à galle par observation des racines de tous les plants en fin de culture. Une cartographie des notations de l'indice de galles de chaque plante est réalisée. L'analyse de ces données nous permet d'orienter nos recherches. Nous avons fait le constat que les symptômes sur les racines se développaient souvent dans des zones dont la localisation persistait durant plusieurs années. Des zones nettement moins contaminées voisines peuvent également se maintenir plusieurs années ce qui permet de supposer que le déplacement latéral des contaminations est parfois lent. Ce constat nous incite à tester l'intérêt et les contraintes d'une plantation décalée dans les zones correspondant à la localisation des passes pied de la culture de l'année précédente. La comparaison avec un témoin planté classiquement
nous permettra d'évaluer la réduction potentielle des symptômes sur racines et le gain de rendement apportés par cette technique dite "stratégie d'évitement".

La production de légumes feuilles biologiques en hiver est problématique en raison d'une faible minéralisation. Or les effets des mycorhizes sur la croissance et le développement sont connus et permettent principalement une augmentation de l'absorption des éléments minéraux du sol. Mais les effets de la symbiose peuvent être nombreux : meilleur enracinement, meilleure résistance au stress hydrique, amélioration de certaines composantes du sol et meilleure tolérance aux pathogènes du sol. Ce dernier effet pourrait présenter un intérêt certains pour des cultures de cucurbitacées (melon, concombre sensibles aux dépérissements racinaires) mais aussi aux Solanacées comme l'aubergine.
L'objectif serait donc de tester les effets, à long terme, d'un nouveau produit proposé par l'entreprise GITEN, commercialisé sous le nom de AEGIS. Obtient-on une amélioration des rendements sur des légumes feuilles produits en hiver ? Quelles sont les effets sur les cultures d'été ? Permet-il de limiter les dépérissements racinaires ? Est-il facile d'utilisation ?
L'essai est mené en parallèle sous tunnel et en culture de plein champ.

Répondre à un manque de disponibilité en semences potagères sur le marché

En culture biologique sous abris en région méditerranéenne, les pucerons occasionnent des dégâts directs (miellat, fumagine) et indirects (transmission de virus). La lutte biologique montre souvent une efficacité limitée, contraignant les producteurs à réaliser des traitements peu respectueux de la faune auxiliaire (c'etait le cas de la roténone qui n'est plus homologuée, rappelons-le).

L'objectif de cet essai est de déterminer si l'utilisation de la phytothérapie permettrait d'apporter une sécurité supplémentaire aux producteurs vis à vis des pucerons tout en ayant un impact limité sur les auxiliaires.